Le Service Civil Volontaire en péril !

Publié le par Volontaire

Un avenir incertain pour le service civil volontaire : l’Afev se mobilise

Mardi 19 février, l’association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) a organisé un séminaire autour de la question de l’éducation populaire. Une centaine de volontaires âgés de 16 à 25 ans se sont déplacés de toute la France pour débattre et réfléchir sur le service civil volontaire, un dispositif défendu par l’Afev, dont le futur souffre d’un manque de visibilité.
                                 Par Claire DEVREGILLE


Que va devenir le volontariat ? Cette question a traversé la conférence organisée par l’Afev dans les locaux de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), en présence de jeunes de toute la France et des représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports et de l’ACSE (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances). Au cœur de leurs débats, le service civil volontaire. Créé après les émeutes de 2005 dans le cadre de la loi sur l’égalité des chances, il est aujourd’hui géré par l’ACSE. Il permet à des jeunes âgés de 16 à 25 ans de s’impliquer de 6 à 12 mois dans une structure associative ou auprès d’une collectivité locale pour mener une mission d’intérêt général. « Aujourd’hui, précise Laurence Vagnier, responsable de l’ACSE,


Il concerne 2 500 jeunes. Le tissu associatif a bien répondu à la mise en place du service civil volontaire.  » Accompagnement des personnes en difficultés, soutien scolaire, lutte contre les exclusions… Le champ d’action des volontaires est large. Pour Nahim, volontaire à Dunkerque, « l’expérience est très enrichissante. Elle prouve que l’union fait la force. » Justine, volontaire à Lille, revendique également son statut. Elle apprécie de pouvoir « être utile auprès des quartiers. » Mais elle estime que beaucoup de choses sont encore à améliorer.

Un service civil volontaire jusqu’à quand ?

Le service civil volontaire en est encore à ses premiers balbutiements. Et pourtant il pourrait être amené à disparaître ou à changer de forme. Christophe Paris, directeur de l’Afev explique : « Les structures qui s’engagent à prendre des jeunes avec ce statut ont signé une convention avec l’ACSE qui ne court que jusqu’en juillet 2008. Après on est dans le flou. On n’a pas de retour de la part du gouvernement. » L’Etat fournit des subventions à l’ACSE, ce qui permet de rémunérer les jeunes à hauteur de 650 euros par mois pour 26 heures par semaine minimum, et d’accompagner les structures d’accueil. L’argent empêche-t-il la poursuite du service civil volontaire ? Serait-ce la raison invoquée par l’Etat ? « Pas forcément, renchérit Christophe Paris. C’est plutôt une vision de la politique de la jeunesse. Il y a deux façons de voir les choses, une jeunesse qui consomme ou une jeunesse qui participe. » Reste que l’Afev soutient le service civil volontaire. Elle insiste sur le bon fonctionnement du dispositif et la satisfaction des associations contrairement par exemple à la proposition de Bernard Laporte d’instaurer un service civique obligatoire. Selon lui, « il est rejeté en bloc par les assos et les jeunes. » Laurence Vagnier pense que « ce n’est pas un projet réalisable tant au niveau du coût à supporter qu’au niveau des missions à trouver et à organiser. »

Avec le plan banlieues présenté en février, les grandes réformes entreprises par le gouvernement, le volontariat se retrouve lui aussi projeté dans les discussions. «  Au ministère des sports, explique Bernard Saigne, l’un de ses représentants, on est en phase de réflexion. Avec 12 types de volontariat différents en France la tâche n’est pas simple. » A l’Afev, on mobilise les troupes pour défendre le service civil volontaire. « Avec les élections municipales, précise Christophe Paris, on encourage les jeunes à envoyer des lettres à leurs députés pour leur présenter l’importance que prend le volontariat à leurs yeux. »

Web : www.afev.org
sources :
http://www.studyrama.com/article.php3?id_article=32351

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Du service civil volontaire au service civil obligatoire

Il serait dans l'air du temps d'aboutir à un service civil obligatoire. Cette petite note brève a vocation d'en suggérer les enjeux, les limites et les possibilités de contournement de ces limites.

Des enjeux:

- un service qui promeut la citoyenneté, rend le jeune acteur d'une France solidaire

- un service qui favorise la mixité géographique et sociale, ce qui était le cas dans une certaine mesure du service militaire

- un moyen de développer la responsabilité, l'ouverture d'esprit et l'initiative

 Des limites:

- le fait de rendre un tel service obligatoire peut être un obstacle à l'appropriation de ce temps qui sera alors considéré par certains comme une confiscation d'une année de leur jeunesse ce qui était souvent le cas pour le service militaire.

- les jeunes peuvent être en décalage avec les besoins auxquels ils souhaitaient répondre faute de conscience de des besoins réels et faute de formation

Des solutions:

- la construction d'un projet personnalisé, avec détermination avec le jeune de ses compétences, de ses aspirations (en lien avec ses loisirs sportifs ou culturels, avec ses goûts mais également avec son projet professionnel),

- détermination des formations éventuellement nécessaires à l'accomplissement de ce service civil et rencontre avec d'autres jeunes ayant accompli le même type de service civil pour un partage d'expérience

- accompagnement durant le service civil par un tuteur qui permette une remédiation "en temps réel"

- possibilité de prolonger le service civil par des contrats aidés ou par un partage d'expérience (cf ci-dessus) et/ou un rapport consultable sur un site ouvert aux futurs "candidats" au service civil

Pour conclure:

- Ce service civil peut être une très belle expérience humaine, citoyenne, apportant autant au jeune qu'à ceux qui bénéficieront de l'aide de ce jeune.

- Il ne doit pas venir se substituer aux structures déjà existantes mais au contraire les renforcer.

- Cependant rendre obligatoire un service qui était volontaire implique la mise en place d'un accompagnement renforcé pour éviter des dérives qui pourraient à terme le remettre en cause

sources:
http://e-soutiens.bayrou.fr/du_service_civil_volontaire_au_service_civil_obligatoire

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